Mon chemin de céramique
À l'automne 2021, durant ma convalescence après mon accident et le stress post-traumatique qui l'accompagnait, je me suis plongée dans l'art de la céramique. C'est sur les recommandations de mon médecin de médecine traditionnelle chinoise et de ma psychologue que j'ai cherché une activité pour occuper mes mains. Un nouveau café céramique, l'atelier Geneviève, Paris 14, avait récemment ouvert ses portes dans mon quartier, ce qui tombait à point nommé.
Mon voyage dans l'univers de la céramique a commencé par un cours d'initiation au tournage. J'ai été séduite par la méditation qu'offre le tour et par la patience de ma professeure, Olivia Ithurbide. Cette expérience m'a tellement enthousiasmée que je me suis inscrite pour un trimestre de cours hebdomadaires. J'ai principalement travaillé avec de la faïence, me permettant de créer des décors à l'engobe avec des couleurs vives appliquées au pinceau.
Après cette première étape, j'ai poursuivi avec un semestre de cours à la Manufacture sauvage, Paris 18, où j'ai eu l'opportunité de m'essayer au tournage du grès et de la porcelaine, ainsi qu'à l'application d'émaux de haute température. Les cendriers et cale-portes ont rapidement cédé la place à des bols et des cylindres, témoignant de ma progression.
L'atmosphère chaleureuse de l'atelier m'a séduite, et grâce à l'autonomie acquise, j'ai pu enchaîner avec un trimestre d'atelier libre. Cependant, le moment décisif est survenu lors d'un stage de trois jours avec Jean-Luc Benoît à l'atelier A tour de bras, Paris 12. J'ai réussi à surmonter les défis du centrage et de la montée de la quille, tout en parvenant à travailler avec des poids de terre plus importants. Le fait de découper chaque création, sans en conserver aucune pour la cuisson, m'a grandement aidée à lâcher prise et à progresser de manière significative. La cerise sur le gâteau a été lorsque Jean-Luc m'a complimentée à la fin du stage en affirmant que je possèdais "le toucher de la terre".
Mon plaisir pour le tournage s'intensifiait au point que j'en oubliais parfois l’heure du déjeuner... C'est alors qu'a germé l'idée de passer le CAP de tournage en céramique, influencée par les personnes à l'atelier qui aspiraient également à l'obtenir.
Puisque je n'étais pas très à l'aise avec la création des anses, j'ai décidé de suivre un stage de modelage. C'est ainsi que j'ai rencontré Brune Somogyi, auteure du livre “La science de la céramique”, et que ma décision de m'inscrire à la formation professionnelle de l'atelier Terre Brune s'est concrétisée.
Avec la reprise de mon travail à temps plein en tant que pharmacienne documentaliste, les trajets jusqu'à la Manufacture sauvage sont devenus contraignants. J'ai donc entrepris de rechercher un nouvel atelier, multipliant les rencontres avec des céramistes talentueux tels que Marie-Astrid Morio et Catherine Braun pour recueillir leurs précieux conseils. Finalement, j'ai eu la chance de trouver une place de résidente à l'Atelier 6 d'Isabelle Vayre-Leban, Paris 5.
Avec le début de l'année 2024, je me lance dans mon deuxième trimestre de formation à l'atelier Terre Brune, encadrée par Emmanuel Vandenhove, potier épanoui dans un nouveau studio récemment inauguré rue de la Fontaine au Roi, Paris 11.
